Chute de la dictature de Primo de Rivera
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La chute de la dictature de Primo de Rivera a lieu le 28 janvier 1930, lorsque le général Miguel Primo de Rivera présente sa démission au roi d'Espagne Alfonso XIII, qui l'accepte, ouvrant la voie à une nouvelle dictature éphémère dirigée par le général Dámaso Berenguer, qui débouche sur la proclamation (es) de la Seconde République à l'issue d'Élections municipales en avril 1931 dont les résultats sont interprétés comme un désaveu pour la Monarchie.
Cette chute est le fruit d'un processus entamé plusieurs mois auparavant, bien que les interprétations divergent dans l'historiographie.
L'historienne Genoveva García Queipo de Llano situe le début du déclin de la dictature au milieu de l'année 1928, fruit de la conjugaison de plusieurs facteurs : aggravation du diabète dont souffrait le dictateur — et qui provoquerait son décès peu de temps après avoir quitté le pouvoir — ; incapacité de la dictature à établir un nouveau régime ; protagonisme croissant de l'opposition politique, rejointe par un secteur de l'Armée à l'origine de l'organisation de plusieurs conspirations contre le régime[1]. Ángeles Barroso place le début de la décadence du régime un peu plus tôt, à la fin de 1927, lorsqu'avec la constitution de l'Assemblée nationale consultative (es), il devint clair que Primo de Rivera, malgré le fait qu'il avait présenté dès le début son régime comme « temporaire », n'avait en réalité nulle intention de revenir à la situation d' avant le coup d' État de septembre 1923[2].
Pour sa part, Alejandro Quiroga place le début de la crise aussi tard qu'en janvier 1929, date à laquelle a lieu la tentative de coup d'État dirigée par José Sánchez Guerra qui, malgré son échec, « réussit à montrer les coutures d'un régime avec moins de soutien qu'il ne s'en vantait. » « En vérité jusqu'au début de 1929, rien n'indiquait que le régime primoriverista était en crise », ajoute-t-il[3]. Selon Francisco Alía Miranda (es), « Depuis le soulèvement de janvier 1929, les choses n'étaient plus les mêmes pour la dictature. Primo de Rivera lui-même l'avouerait après sa démission au journal de Buenos Aires La Nación : « [...] cela me fit l'impression décourageante que l'Armée, qui avec tant de justesse, de fidélité et de civisme avait été du côté de la dictature, s'en distanciait[4]. »