Auto-objectification
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Le concept d'auto-objectification ou d'auto-objectivation s'inscrit dans le domaine de la psychologie sociale. Il qualifie les situations où un être humain se considère comme un objet prêt à être utilisé par un tiers. Il a notamment été développée par Barbara Fredrickson et Tomi-Ann Roberts dans un article scientifique en 1997 (initialement sous le nom de théorie de l'objectification) en vue d'expliquer l'impact de l'objectification sexuelle sur la santé mentale des femmes[1],[2].
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L'objectification sexuelle a lieu lorsque le corps d'une femme, les parties de son corps, ou ses fonctions sexuelles sont séparées de sa personne, réduites au statut de simple instrument, ou considérées comme si elles étaient en mesure de la représenter[3]. Cette réification peut amener les femmes à intérioriser le regard d'autrui sur elles-mêmes, un phénomène que Fredrickson et Roberts qualifient d'auto-objectification. Cette auto-objectification pousse ces femmes à contrôler leur apparence, par exemple à travers l'habillement, le maquillage, le contrôle alimentaire, ou encore l'exercice physique. Cela permettrait d'influencer la manière dont les autres les traitent et donc d'améliorer leur qualité de vie. L'auto-objectification peut caractériser certaines femmes plus que d'autres. Dès lors, elle peut être considérée comme un trait de personnalité. Elle peut aussi être induite par des facteurs contextuels. Par exemple, être en maillot de bain sur une plage peut susciter spontanément un état d'auto-objectification (« De quoi ai-je l'air ? »). Dans ce cas, elle est considérée comme un état. L'auto-objectification exercerait différentes conséquences :
- Augmentation de la honte ou de l'anxiété ;
- Perturbation du flow ;
- Diminution de l'intéroception.
Selon Fredrickson et Roberts, ces conséquences pourraient à leur tour contribuer à une dégradation de la santé mentale des femmes, en particulier en favorisant la dépression, les troubles des conduites alimentaires et les troubles sexuels. Cette théorie s'inspire de la littérature féministe développée en philosophie et en sciences sociales sur l'objectification pour proposer un modèle psychologique testable empiriquement. Elle exerce une grande influence dans le domaine de la psychologie sociale du genre et a fait l'objet de nombreuses études visant à tester ses prédictions[4],[5].