Arles sous le gouvernement des podestats
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Arles sous le gouvernement des podestats est une période très brève, au début du XIIIe siècle, de l'histoire de la cité rhodanienne. Le gouvernement des podestats est une forme de gouvernement communal mis en place en 1220 et succédant au consulat, instauré un siècle plus tôt. Il correspond à un nouvel et précaire équilibre des forces communales en relation avec l'environnement politique complexe de l'époque, apportant principalement des limitations aux prérogatives de l’archevêque.
La podestarie est créée à l'image de celles de l'Italie voisine avec qui la cité arlésienne entretient de nombreux contacts. Ce mode d'administration se traduit par le fait de confier la conduite de la ville à un personnage appelé podestat, véritable gouverneur de la cité. Il s'agit généralement d'un étranger — plus précisément d'un Italien — non lié aux factions arlésiennes, recruté et renouvelé chaque année pour assurer un gouvernement neutre ; il est muni de pouvoirs temporaires mais toutefois très étendus.
Sous la conduite de ces représentants, la République d'Arles[N 1], bénéficiant d'un contexte apaisé, atteint son apogée politique, accroît son territoire et, de manière très opportuniste, traite avec l'ensemble des partis présents en Provence et dans le Royaume d'Arles.
Moins de quinze ans plus tard, vers 1233-1234, cet équilibre se rompt du fait des revendications de nouvelles classes sociales enrichies, de la mort d'un archevêque conciliant, Hugues Béroard, et surtout du nouveau contexte politique qui se dessine en Provence où se croisent de nombreux intérêts : ceux de l'empereur Frédéric II, du pape Grégoire IX, du comte de Toulouse Raymond VII, du comte de Provence Raimond Berenger et de la couronne de France.
En 1235, dans cette Provence et dans cette cité enflammées, un coup d'État communal met fin à ce mode de gouvernement éphémère pour installer un nouveau pouvoir plus proche du patriciat : la Confrérie des bailes. Pourtant, à Arles, ce n'est pas la fin des podestats dont la présence épisodique est attestée jusqu'en 1251, mais ce n'est plus leur gouvernement. Dans une cité dominée successivement par plusieurs puissances, ces derniers podestats désormais plus chefs de partis que réels arbitres participeront aux dernières années de la République d'Arles et de son autonomie communale, toutes les deux vaincues par les forces centralisatrices des comtes de Provence successifs, une première fois par Raimond Berenger puis, définitivement, par Charles d'Anjou.