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Joseph Malègue, né le à La Tour-d'Auvergne, mort à Nantes le , est un écrivain français.
Nom de naissance | Joseph Malègue |
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Naissance |
La Tour-d'Auvergne |
Décès |
(à 64 ans) Nantes |
Langue d’écriture | français |
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Genres |
roman, essais théologiques |
Il appartient à la petite-bourgeoisie rurale, liée aux élites catholiques en déclin (La Fin des notables de Daniel Halévy), évincées après 1870 par la bourgeoisie républicaine.
Ce monde est perturbé par la loi de séparation des Églises et de l'État de 1905, puis par la crise moderniste, malaise catholique en matière d'historicité des évangiles qui persiste aujourd'hui.
Or, les études de Malègue à Paris le mettent longuement au contact des grands acteurs et intelligences (de tous bords) de ces deux très grands troubles. Pour Hervé Serry, c'est par ceux-ci que la « renaissance littéraire catholique » d'après 1920 s'explique même si les écrivains « renaissants » n'en saisissent pas le sens.
Au contraire, l'immense culture des formations — philosophique, théologique, sociologique, littéraire, économique, juridique — d'un Malègue polyglotte le prépare à comprendre ce qu'ils appréhendent mal intellectuellement (le modernisme), ou sociologiquement (le déclin des notables catholiques).
Son premier roman Augustin ou Le Maître est là paru en 1933 (entamé dès 1912) le consacre comme un « grand de la littérature» tardivement, mais Émile Goichot (en 1988), le considère comme « le » roman du modernisme[1]
La trilogie qui doit lui succéder, Pierres noires : Les Classes moyennes du Salut, raconte l'autre grande crise catholique avec la même lucidité. Elle aurait dû former une vaste fresque de 3 000 pages avec Augustin ou Le Maître est là. Mais la veille même de l'entrée des Allemands dans Nantes en juin 1940, on trouve à Malègue un cancer incurable. Malgré son acharnement les six mois qui lui restent à vivre, il ne peut l'achever. Ce roman posthume largement entamé est publié en 1958.
Dans Augustin ou Le Maître est là, roman « philosophique » et de la mort de Dieu (Lebrec), qui dit aussi la beauté des femmes, la splendeur des paysages, les sons, couleurs, odeurs, la pensée jaillit du récit concret pour marquer durablement ses lecteurs jusqu'au XXI e siècle avec des gens comme André Manaranche ou le Pape François[note 1]. Geneviève Mosseray y découvre en 1996, enfoui et fondu dans l'intrigue, le jeu de la pensée de Blondel, jamais aperçu auparavant.
Tous les critiques comparent Malègue à Marcel Proust à cause de l'abondance de ce qu'il enregistre, ensuite disséqué longuement et finement, surtout dans Pierres noires : beauté des femmes encore, mais aussi revers de fortunes, mariages malheureux, suicides illustrant la fin des notables après 1870.
Mystique et amoureux de l'intelligence (y compris dans ses nombreux essais et nouvelles , Malègue cherche par des formules audacieuses, comme « ce que le Christ ajoute à Dieu » à penser et écrire l'histoire. Par de nouveaux concepts aussi, comme « classes moyennes du Salut » (dont le pape parle souvent, en partie erronément).
W.Marceau (en 1987) compare sa pensée à celle d'Henri Bergson. En 2002, Alain Bladuche-Delage dans La Croix, cite un critique de 1933, admiratif de Malègue qui le décrit cependant comme « démodé ». Bladuche explique, tout aussi élogieusement, que Malègue le demeure aujourd'hui. Ambroise-Marie Carré le trouvait inoubliable en 2003.
La Civiltà Cattolica (août 2010), place Malègue au même rang que Mauriac, Claudel, Maritain, Mounier. Yves Chevrel en 2013, affirme qu'il aborde les crises religieuses de l'époque « avec la plus grande ampleur ».