Utilisateur:Ps2613/Religions abrahamiques
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L'expression religion abrahamique désigne principalement le judaïsme, le christianisme et l'islam, dont les Écritures, respectivement le Tanakh, la Bible et le Coran, évoquent la figure d'Abraham[1]. En français, cette expression est apparue vers 1950 dans des études d'islamologie pour désigner, d'une part, la religion d'Abraham telle qu'elle se conçoit dans l'islam et d'autre part les trois religions que sont le judaïsme le christianisme et l'islam. Son usage se généralise au cours des années 1960-1970 dans les études comparées des trois religions menées par des islamologues chrétiens. Elle reste aujourd'hui principalement employée dans des études portant sur les liens historiques, géographiques, culturels et doctrinaux entre judaïsme, christianisme et islam, ainsi que dans le cadre du dialogue interreligieux entre judaïsme, christianisme et islam.
Dans l'approche comparatiste des « religions abrahamiques », ce concept recouvre assez largement ceux de religion monothéiste et de religion du livre. Cependant, étant donné que le judaïsme, le christianisme et l'islam n'ont pas les même façons de se référer à Abraham ou d'être monothéiste, et qu'elles n'ont pas les mêmes livres, le problème est de savoir où trouver la norme de ce que serait une religion abrahamique, monothéiste ou du livre. La portée de l'expression « religions abrahamiques » peut ainsi être envisagée de manières sensiblement différentes, et sa pertinence peut être contestée[2].
L'expression « religion abrahamique » peut aussi être employée pour désigner ce qui, selon les lieux, les auteurs et les époques, fut conçu comme ayant été la religion d'Abraham. Dès l'Antiquité, Abraham a été vu comme celui qui a commencé à connaître Dieu par son rapport au monde sans avoir reçu de révélation. Cette « religion d'Abraham » ou « religion abrahamique » fut un thème du prosélytisme juif puis chrétien auprès des Grecs[3], thème avec lequel la philosophie était présentée comme une connaissance naturelle de Dieu, semblable à celle d'Abraham et préparatoire à l'accueil de la révélation. En réaction, a été formulé l'argument selon lequel la révélation est inutile puisque l'expérience d'Abraham atteste que l'on peut connaître Dieu sans elle. Le thème judéo-chrétien d'une connaissance naturelle de Dieu par Abraham a connus d'autres développement en Europe, au Moyen Âge et jusqu'à l'époque moderne, notamment chez Leibniz[3]. Pour sa part, l'islam se présente comme le rétablissement de la « religion d'Abraham » en développant une conception de cette religion centrée sur l'exigence de la reconnaissance d'un Dieu unique et la pratique exclusive de son culte. Ainsi, c'est d'abord en référence à la conception de la religion d'Abraham dans l'islam qu'il est aujourd'hui question de « religions abrahamiques » comme de religions monothéistes, bien qu'en l'islam il ne soit possible de considérer qu'une seule véritable religion d'Abraham, l'islam lui-même.
Dans le domaine des études philosophiques, Rémi Brague emploi le terme « abrahamise » pour désigner une forme de « sagesse du monde » fondée sur les écritures dans les religions révélées ou abrahamiques, et dont il décrit les développement en rapport à d'autres modèles de sagesse, notamment celui d'une sagesse platonicienne du monde qui se prend principalement du Timée de Platon et de ses interprétations ultérieure[4]. En un sens voisin, Jacques Derrida parlait d'« hybridation gréco-abrahamique » pour décrire la culture dominant le monde actuel comme résultant d'un mélange continuel de positions philosophiques grecques revisitées à l'aune de celles des religions abrahamiques et inversement[5].