Utilisateur:Djielle/Brouillon/Évolution cognitive des Hominines
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L’évolution cognitive des hominines depuis les grands singes, et notamment celle de l'intelligence et de l'origine du langage, est une question complexe, très débattue, et remplie d’obscurités et d’incertitudes.
L'évolution des Hominines —les ancêtres de l'homme— ne se réduit pas à l'anatomie, et le cas échéant à la fabrication et l’utilisation des outils, qui laissent des traces tangibles et immédiates dans les restes fossiles. Ce que l'on peut relever des squelettes et des restes paléolithiques ne constitue que l'ombre de l'histoire elle-même, que l'on doit reconstituer à partir de ces indices fragiles. L'histoire porte aussi sur les niches écologiques occupées, sur le comportement de l'espèce et son organisation sociale, qui n'apparaissent qu'indirectement, et souvent confusément, après un travail d'enquête digne des sciences forensiques. L'histoire porte également sur les capacités cognitives et psychomotrices nécessaires à ces comportements et pratiques, qui ne laissent aucune trace, mais dont la présence est impliquée par les éléments précédents.
C'est l'ensemble de ces évolutions qui est en interdépendance mutuelle. Les évolutions écologiques, comportementales et cognitives à la fois présupposent des préadaptations les rendant possibles, et induisent des évolutions anatomiques sous la pression de sélection. De ce fait, les évolutions ces différents aspects ne peuvent pas se comprendre isolément, mais doivent être articulés les uns aux autres pour reconstituer une histoire cohérente, éclairée tant par l'anatomie que par les sciences comportementales et les sciences cognitives, et ce n'est qu'en superposant l'ensemble des disciplines que l'on peut reconstituer une histoire cohérente - et exclure les incohérences.
L’origine évolutive de l’Homme est ponctuée de très nombreuses espèces, dont les relations de filiation et de parenté ne sont jamais franchement déterminées. Si on se contente des grandes lignes, cependant, on peut articuler l'histoire évolutive en cinq tableaux, correspondant à des grandes étapes évolutives et des spéciations entre les grands singes et l’homme moderne : Australopithèque, Habilis, Erectus, Heidelberg et Sapiens. D’une étape à l’autre, on trouve des changements significatifs dans l’anatomie, la niche écologique, l’outillage, les capacités cognitives, et les pratiques quotidiennes – et dans le nom de l’espèce Homo principalement concernée. Dans le détail, et aux transitions, ces changements sont progressifs, ne sont pas nécessairement concomitants, et de plus s’influent mutuellement. Mais si les limites de ces étapes sont donc nécessairement arbitraires, elles n’en demeurent pas moins correctes dans les grandes lignes, et dessinent une histoire cohérente des différents aspects de l'évolution humaine.
- NB: Les ancêtres de l'Homme sont à cheval entre deux échelles de temps : entre le million d'années (méga année, ou Ma) et les milliers d'années (kilo années ou ka, c'est à dire millénaires). D'une manière générale, les dates sont données ici de manière abrégée et doivent être interprétées en années avant le présent : la date de 20Ma signifie « il y a vingt millions d'années » ou « en -20Ma avant le présent ». La date des événements diminue donc au fur et à mesure de l'avancée dans le temps, en un compte à rebours qui s'achève sur zéro au temps présent.
- NB: Cet article traite de l'évolution des ancêtres de Homo sapiens (la généalogie des hominines) par rapport au dernier ancêtre commun qu'ils ont eu avec les grands singes (les hominidés) ou plus spécifiquement les grands singes africains (les homininés). Ce cadre étant posé, et pour alléger la rédaction, on conviendra que dans cet article, ce qui est dit spécifiquement des ancêtres de l'homme ne s'intéresse qu'à la partie de son arbre généalogique qui s'étend jusqu'à ce dernier ancêtre commun, mais pas au-delà. D'autre part, lorsque des comparaisons sont faites entre les ancêtres de l'homme et « le singe » ou « les grands singes », il est entendu et assumé que ces expressions désigneront (conventionnellement et de manière informelle) un groupe paraphylétique formé par les hominidés mais excluant les ancêtres de l'homme.