Réflexions sur l'esclavage des nègres
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Réflexions sur l’esclavage des nègres est un texte de Nicolas de Condorcet publié en 1781 en Suisse, sous le pseudonyme du pasteur Joachim Schwartz ("noir" en allemand). Il dénonce la pratique de l'esclavage jugé comme un véritable crime. Il plaide pour une suppression progressive de l’esclavagisme en expliquant que si cela n’est pas possible demain, l’abolition est un objectif réalisable sans trop de difficulté économique.
Cet article possède un paronyme, voir De l'esclavage des nègres.
Réflexions sur l’esclavage des nègres | |
Page de titre de l'édition originale. | |
Auteur | Nicolas de Condorcet |
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Pays | France |
Genre | Essai |
Éditeur | Société typographique |
Lieu de parution | Neuchatel |
Date de parution | 1781 |
Nombre de pages | 99 |
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Selon Michel Gandolfo, son opposition à l’esclavage se fait au nom de droits naturels de l’humanité[ga 1] : « Les sociétés politiques ne peuvent avoir d’autre but que le maintien des droits de ceux qui les composent », c’est donc au nom de ce droit que l’État se doit d’abolir l’esclavage. Aucun droit naturel ne peut être supprimé à un être humain sauf si celui-ci est « hors d’état d’exercer ses droits, et que si on lui en confie l’exercice, il en abusera contre les autres, ou qu’il s’en servira à son propre préjudice ; alors la société peut le regarder comme ayant perdu ses droits ».
Condorcet est conscient que l’utilisation de l’esclavage est favorable à l'économie de la nation. Mais « l’intérêt de puissance et de richesse d’une nation doit disparaître devant le droit d’un seul homme ». Le problème des comportements des noirs ne repose pas sur la paresse mais ce sont les lois qui les gouvernent qui les font devenir paresseux, car le travail n'a pour eux aucune valeur[ga 2].
Condorcet utilise le dernier chapitre de son essai pour répondre aux questions que le lecteur pourrait se poser. Il anticipe ainsi les insuffisances de son livre. Il s’adresse directement à eux par l’utilisation directe de la deuxième personne du pluriel.
Enfin, il conclut son livre sur la place du philosophe dans la société, sur ces gens qui se doivent d’éclairer la société, qui se doivent d’être à l’avant-garde des combats, de les anticiper.