Règne d'Alphonse XII
période de l'histoire de l'Espagne (1875-1885) / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Le règne d’Alphone XII est la période de l'histoire politique de l'Espagne qui succède à la Première république espagnole, à la suite du pronunciamiento du général Arsenio Martínez Campos mené le 29 décembre 1874, et se termine à la mort du roi Alphonse XII le 25 novembre 1885. Il marque le début de la Restauration bourbonienne et est suivi d’une période de régence de l’épouse du monarque, Marie-Christine d'Autriche.
Le règne d’Alphonse XII se caractérise par la mise en place d’un nouveau régime, basé sur la Constitution espagnole de 1876, qui resta en vigueur jusqu’en 1923 et se démarqua des étapes antérieures par sa stabilité institutionnelle[1][2]. Il s’agit d’une monarchie constitutionnelle et libérale, mais qui ne fut pas démocratique ni parlementaire[3], bien que s’éloignant des pratiques confiscatoires du pouvoir des partis, caractéristiques du règne d’Isabelle II. Les critiques envers le régime l’ont qualifié d’oligarchique et se concrétiseront dans le mouvement regénérationniste de la fin du siècle. Ses fondements théoriques sont à chercher dans le libéralisme doctrinaire[4].
Selon Carlos Dardé, ce fut « un règne bref — un peu moins de onze ans — mais important. À son terme, la situation de l'Espagne sur tous les plans était bien meilleure qu'à son début. Et, malgré l'incertitude causée par la dispartion du monarque — surtout l’inconnue relative à la succession — l'amélioration se poursuivit durant la régence de Marie-Christine d’Autriche, pendant la période de minorité de son fils posthume, Alphonse XIII. Les bases établies se montrèrent suffisamment solides. Ce règne avait été un nouveau point de départ du régime libéral en Espagne »[5],[6].
Au niveau économique, l’Espagne connut au cours du règne d’Alphonse XII une croissance économique basée sur la consolidation du réseau ferroviaire, l’essor du secteur minier et l’augmentation des exportations agricoles, en particulier celles de vin, profitant de la grande crise de phylloxéra affectant le vignoble français[7]. Ses grands bénéficiaires furent la haute noblesse et la bourgeoisie, de plus en plus proches en raison de l’établissement de liens matrimoniaux, personnels et économiques, qui constituèrent ainsi le « bloc de pouvoir » de la Restauration, intimement connecté à une élite politique pleinement identifiée à leurs intérêts[8][9]. À l’opposé se trouvaient les millions de travailleurs journaliers de la moitié sud du pays[10].