Opération Condor
campagne d'assassinats et de lutte anti-guérilla conduite conjointement par les services secrets du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, avec le soutien tacite des États-Unis / De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
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L’opération Condor (en espagnol : Operación Cóndor) est la campagne d'assassinats et de lutte anti-guérilla conduite conjointement par les services secrets du Chili, de l'Argentine, de la Bolivie, du Brésil, du Paraguay et de l'Uruguay, avec le soutien tacite des États-Unis au milieu des années 1970. Les dictatures militaires alors en place en Amérique latine — dirigées à Santiago du Chili par Augusto Pinochet, à Asuncion par Alfredo Stroessner, à Buenos Aires par Jorge Rafael Videla, à Montevideo par Juan Bordaberry, à Sucre par Hugo Banzer et à Brasilia par Ernesto Geisel — ont envoyé des agents secrets poursuivre et assassiner les dissidents politiques jusqu'en Europe (France[1], Italie, Portugal, Espagne...) et aux États-Unis (phase 3 de l'opération Condor, qui culmina avec l'assassinat d'Orlando Letelier, ancien ministre de Salvador Allende, en septembre 1976 à Washington D.C.).
Pour les articles homonymes, voir Opération Condor (homonymie).
L'opération Condor a été officiellement lancée en novembre 1975 à la demande du dictateur chilien Augusto Pinochet. La phase principale de l'opération s'est déroulée entre 1976 et 1978. Les relations entre le Chili et l'Argentine se sont tendues en 1978, conduisant finalement à l'effondrement de l'ensemble du réseau Condor, même si les opérations se sont poursuivies jusqu'en 1981[2].
Diverses techniques de terreur étaient employées par les services secrets, notamment la noyade ; la transmission d'enregistrements sonores de cris de proches torturés ; et les « vols de la mort » au-dessus du rio de la Plata. La terreur d'État visait explicitement les « guérilleros terroristes gauchistes » (Tupamaros en Uruguay, Mouvement de la gauche révolutionnaire chilienne, Montoneros en Argentine, etc.) au nom de ladite « doctrine de la sécurité nationale », bien qu'elle ait en réalité touché n'importe quel « dissident potentiel » ainsi que leurs proches (famille et amis). L'État argentin a d'ailleurs cherché à justifier les actes de terrorisme commis au début des années 1980 en invoquant la « théorie des deux démons » – théorie qui dressait une équivalence entre, d'une part, les crimes commis par les juntes militaires et leurs escadrons de la mort, et, d'autre part, l'action révolutionnaire des groupes armés de gauche.
Les Archives de la terreur découvertes au Paraguay en 1992 ont révélé l'opération. En raison de sa nature clandestine, le nombre précis de décès directement attribuables à l'Opération Condor est controversé. Certaines estimations indiquent qu'au moins 60 000 décès peuvent être attribués à l’opération[3],[4], dont 30 000 en Argentine[5],[6]. D'autres estiment le bilan à 50 000 tués, 30 000 disparus et 400 000 emprisonnés[7],[8]. Le nombre de tués dans des opérations transfrontalières est estimé entre 400 et 500[9],[10]. Selon une base de données de Francesca Lessa de l'Université d'Oxford, au moins 805 cas de violations transnationales des droits de l'homme résultant de l'Opération Condor ont été identifiés, y compris 382 cas de détentions illégales et de tortures et 367 meurtres et disparitions[11].