Avant de désigner l'État actuel, Haïti était le nom que les indigènes taïnos donnait à leur île avant la colonisation européenne. En 1492, lorsque Christophe Colomb en prend possession pour l'Espagne, il la nomme Hispaniola («petite Espagne»). Cette colonisation entraîne rapidement le génocide de la population autochtone des Taïnos. Afin de poursuivre l'exploitation agricole de l'île, les Européens recourent alors à la traite atlantique pour faire venir massivement des Africains et les utiliser comme esclaves.
La partie occidentale de l'île est ensuite conquise par les Français qui donnent à leur colonie le nom de Saint-Domingue, déjà porté par la capitale de la colonie espagnole, désormais cantonnée à l'Est. À la fin du XVIIIesiècle, la prospérité des plantations de la partie française est telle que la colonie est considérée comme la «perle des Antilles». Puis, dans la foulée de la Révolution française, éclatent des révoltes d'esclaves et des guerres civiles qui aboutissent, en 1804, à l'indépendance de la partie occidentale, qui reprend alors le nom d'Haïti et devient la seconde colonie à prendre son indépendance après les États-Unis. Les relations restent conflictuelles avec la colonie espanole, qui finit par devenir indépendante à son tour, et est aujourd'hui la République dominicaine. L'histoire récente d'Haïti est marquée par une succession de tragédies, allant des catastrophes naturelles aux crises politiques.