Art du Nouvel Empire égyptien
De Wikipedia, l'encyclopédie encyclopedia
Sauf précision contraire, les dates de cet article sont sous-entendues « avant l'ère commune » (AEC), c'est-à-dire « avant Jésus-Christ ».
L'art du Nouvel Empire égyptien (vers 1580 – vers 1077) correspond aux règnes des XVIIIe, XIXe et XXe dynasties, le Nouvel Empire. Il atteint un apogée dans l'art de l'Égypte antique qu'il ne retrouvera plus ensuite. En effet, après cette longue période de rayonnement, la Troisième Période intermédiaire, puis la Basse Époque n'auront plus les moyens de tels investissements dans les arts. Cette époque marque aussi une rupture nette après la Deuxième Période intermédiaire aux productions révélatrices de l'état d'une société bouleversée.
C'est la grande période de l'architecture funéraire, après l'époque des pyramides de l'Ancien Empire. Dans la vallée des Rois, ces volumes architecturés sont creusés à flanc de montagne, et pour certains d'entre-eux, construits devant l'ouverture, comme le temple funéraire d'Hatchepsout et son tombeau à Deir-el-Bahari, légèrement au sud de la vallée des Rois, et adossé à la paroi rocheuse de « la Cime », une montagne qui fait office de pyramide, immense.
Le trésor de Toutânkhamon a révélé aux yeux éblouis du monde, un véritable flot d'or et de pierres, travaillé avec un art sidérant. De magnifiques objets, de marqueterie, de céramique, une accumulation de joyaux. Et le visage de ce jeune homme a conservé la perfection de la jeunesse. Une multitude de sculptures du Nouvel Empire ont cette qualité, d'un naturalisme étonnant. Par contre, à l'époque du pharaon Amenhotep IV - Akhenaton, ce sont des corps étrangement redessinés qui nous paraissent invraisemblables. Tous ces portraits, tous ces corps méritent que l'on s'interroge sur leur degré de rapport au réel, précisément, scientifiquement. Le célèbre portrait de Néfertiti, l'épouse d'Amenhotep IV, n'est pas le seul à poser problème. Mais la recherche scientifique s'appuyant sur des collections aujourd'hui bien répertoriées, permet d'avancer des hypothèses de plus en plus finement étayées.
L'art du bas-relief, et des autres formes de relief, les peintures murales ou sur les objets, conservent une image plus typiquement « égyptienne », avec ses effets de rabattement typiques, comme l'œil de face et le visage de profil. Les solutions qui ignorent notre perspective sont d'ailleurs d'une incroyable richesse à cette époque. Mais cette période révèle aussi des surprises. La Chambre mortuaire de Thoutmôsis III dans la vallée des Rois ne renvoie à rien de connu. Ce sont des dessins où tout un peuple s'active, tracé d'un geste parfaitement maîtrisé, mais sans aucune indication de volume. Et puis ce sont aussi des multitudes de petits dessins, sur éclats de pierre calcaire, parfois des fragments de poterie, les « ostraca ». Comme sur des pages arrachées à un carnet de croquis, le dessinateur égyptien y a multiplié les essais, les croquis, les esquisses qui semblent parfois saisies sur le vif. On y rencontre aussi ce qui nous paraît être des illustrations pour des contes ou des fables amusantes. Elles se trouvent aussi sur des papyrus, toutes aussi comiques, mais tout aussi énigmatiques.