Architecture et urbanisme en Chine de 1842 à 1980
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L'architecture et l'urbanisme en Chine de 1842 à 1980 témoigne de l'implantation, dès le XIXe siècle, de modèles et de pratiques occidentales en architecture, sur le sol de la Chine. Les premières promotions d'architectes chinois, au début du XXe siècle, vont se saisir du style Beaux-Arts qu'on leur aura appris sur ces premiers chantiers ou lors de leurs études en Occident. Ce style Beaux Arts pratique l'éclectisme des styles historiques ou exotiques. Il domine pendant la République de Chine (1912-1949). Ce qui permet de créer un style éclectique à caractère chinois, pendant cette période, où le toit aux angles relevé revient le plus souvent. De la même façon, l'urbanisme des lilong qui se développe dans le plus grand port ouvert aux Occidentaux, Shanghai, fusionne une structure d'inspiration chinoise, l'habitation à cour, mais en l'élevant sur plusieurs niveaux avec une composition du quartier en habitat juxtaposé, d'inspiration occidentale.
Passé le seuil de 1949, les idéaux égalitaristes de la Chine sous Mao Zedong à l'égard des mal logés, vont produire très vite des cités périphériques qui offrent, dans les années 1950, les mêmes commodités pour chaque famille. Le problème auquel est confrontée la Chine étant l'accroissement de sa population, les projets initiaux, d'échelle encore humaine, doivent se plier rapidement à la nécessité d'une surélévation croissante du bâti. Avec la mise en œuvre d'éléments préfabriqués, ce sont dans les années 1950-1960 des immeubles qui s'élèvent, puis dans les années 1980 des tours, et qui se rapprocheront malheureusement en prenant encore de la hauteur, dès la fin des années 1980, avec le virage pris par la république populaire de Chine à l’époque du « socialisme de marché ».
Concernant les immeubles de prestige, un premier mouvement, au début des années 1950, voit apparaître des signes d'intérêt pour le mouvement moderne, la clarté des compositions, la rationalité des circulations. Mais ces gestes restent isolés. Pendant ce temps, le « grand frère » soviétique vient non seulement donner des conseils mais pousse aussi en avant son style national stalinien grandiloquent, et ceci dure jusqu'en 1969, jusqu'à la rupture sino-soviétique. Pendant la révolution culturelle (1966-1976), la construction est à l'arrêt.
Tout au long de ces années 1949-1966, le mouvement de découverte du patrimoine architectural national, né dans les années 1930 avec la première Histoire de l'architecture chinoise, alimente une multitude de tentatives pour proposer un style architectural moderne chinois. Mais cela conduit, presque tout naturellement, à un style hybride, où des éléments empruntés au modernisme, d'autres au classicisme ou au style Art déco, se trouvent juxtaposés à des signes qui font « chinois », comme le toit aux angles relevés dont la fonction, pour écarter les eaux de pluie, est le plus souvent utilisée avec justesse. Les nouvelles générations d'architectes sorties des universités rouvertes après 1977, auront bientôt entre les mains les traductions de Charles Jencks (1977 publication de The Language of Postmodern Architecture) et pourront se lancer à corps perdu dans l'urbanisation de la Chine avec des adjonctions post-modernes. Mais ce sera l'aventure des années 1980-1990, et au delà aussi.